Le vent se lève (pour tous les peuples opprimés)
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Cette semaine, on a vu "Le vent se lève" de Ken Loach. Ce film, palme d'or à l'époque, est pleinement dans la lignée de Peaky Blinders et on a retrouvé avec bonheur le jeune Cilian Murphy. Ce film n'a pas usurpé sa Palme d'Or. Il commence très fort avec un contrôle de jeunes irlandais, contrôle où s'exprime toute la violence de l'appareil répressif anglais. J'ai été pris immédiatement aux tripes. Un jour, quelqu'un se revendiquant "wasp" m'a interpellé : comment peux-tu te sentir tellement en solidarité avec les peuples colonisés ou réduit en esclavage en Afrique alors que tu n'es pas africains ?". Je lui ai répondu qu'on avait pas besoin d'être ceci ou cela pour être solidaire avec les victimes d'injustice, qu'être humain suffisait, qu'on appelait d'ailleurs cela l'humanisme, concept dont le sens profond lui était apparemment inconnu. Mais j'aurai pu aller plus loin, plus intimement. Le peuple celte dont je suis issu a fait partie des "conquis" de l'histoire : en Ecosse et en Irlande sous les bottes anglaises ou en Gaule sous César. D'une manière que je ne m'explique pas, et malgré les siècles ou années écoulées, je ressens ces conquêtes successives au plus profond de mon âme, dans mes tripes. Et parce que je suis attentif à ce sentiment, j'ai une profonde empathie pour les autres qu'ils soient Amérindiens décimés par les balles et les pandémies induites, Africains mis au fer et décimés, Amazighs luttant contre tous les poings qui écrasent, Sorcières et Hérétiques brûlés vifs, Ecossais détruits par l'envahisseur, Bretons dont on a nié la culture, Indiens humiliés par les britanniques, Chinois pendant les Guerres de l'Opium, Coréens sous les bottes japonaise, Aztèques écrasés par le conquistadors, Algériens torturés ou Palestiniens derrière les murs. Par-delà le temps et l'espace, la conquête et la répression sont toujours les mêmes, Phlippe K.Dick parlait de l' "Empire de fer noir qui ne meurt jamais".
Et par delà le temps et l'espace, les pleurs, le désespoir et les cris de vengeance des victimes s'élèvent pour former la Grande Symphonie de la révolte. Par delà le temps et l'espace, toutes les victimes vivant sous le joug de l'Empire font cause commune... car "La Résistance ne meurt jamais".